*Qu’est-ce que tu me veux ?*

Ses yeux s’ouvrirent. Un autre Hybride chat. Un néko, comme on les appelait. Un autre déchet. Qu’est-ce qu’on allait en faire ? Le scientifique en charge de l’expérience 205, frappa son poing sur le bureau.  Il s’appelait John Stark et il avait encore créé un démon. Une créature aux cheveux blancs et une peau blanche, transparente. Un fantôme. Il la regarda longuement. Ce petit être de chair qui n’avait rien de bien humain. Il avait tenté un hybride plus sophistiqué et cette couleur blanche la rendait encore plus laide. John Stark attrapa la chose et la jeta sur une table.  Il l’observa avec attention. L’examina comme le ferrait un docteur pour son patient. Il maugréât alors pendant de longue minute. Soupirant. Les Nékos ne seraient jamais une race parfaite. Des êtres sortant du laboratoire. Des rats. Des envahisseurs. Le professeur passa une main dans ses cheveux bruns. Qu’est-ce qu’il allait bien faire d’elle ? Elle. Cette chose abjecte. Le professeur regarda par-dessus son épaule. Tous les embryons de nékos qu’il avait pu étudier, tous flottés dans des bocaux huileux et morbides.  John Stark lui ouvrit les yeux. La petite bête avait déjà du mal à respirer, elle était si petite. Si fragile. Si dégoutante. Le scientifique l’enveloppa dans une petite serviette prenant bien soin de ne pas casser sa petite queue blanche et ses oreilles. Même s’il haïssait ses créatures et qu’il les utilisait pour ses expériences, il devait attendre qu’elle grandisse un peu pour pouvoir tester ses nouveaux vaccins. Même si cette neko n’avait pas vraiment l’ADN adéquate.

John Stark la mena jusqu’à une petite cellule où était un lit de fortune. Il posa la petite chose et lui mit un bol de lait. Il savait que les plus petits nékos, comme les chats pouvaient très vite se nourrir même s’il savait qu’il allait devoir lui donner lui-même les premiers temps. Il s’assit alors sur le bord du lit et la posa sur ses jambes. Il n’était pas vraiment attendrit par cette chose. Il l’observa longuement. Elle ne gémissait même pas. Le scientifique se mit à parler tout seul.

-Je sais pas ce que je vais faire de toi.

Il s’arrêta pour prendre un peu de lait et la nourrir.

-Tu sais que tu es loin d’avoir les bons critères… Et comment je vais t’appeler ? Tu mérites au moins que je te donne un nom ? Enairo ? Hinira ? Hinamori ? Hinamori. Hinamori Stark. J’espère que tu pourras être à la hauteur.

*Je ne laisserai personne me toucher. Personne*

La jeune Neko avait grandit. Elle s’appelait donc Hinamori Stark mais tous les scientifiques de l’institut l’appelaient Hina la neko aux cheveux blanc. Elle avait déjà 15 ans et tout ce qu’elle avait pu vivre jusqu’ici, ne se résumait qu’à un mot : cage. Ses journées étaient rythmées par des séances de tortures pour elle. Elle devait se plier aux demandes des scientifiques. Ne connaissant pas le reste du monde, sachant juste la couleur de son plafond. Le professeur Stark se servait d’elle pour tester les nouveaux remèdes et vaccins. Hina le considérait presque comme son père. Mais il lui faisait de plus en plus mal, avec des piqures de plus en plus fortes et douloureuses. La Neko se demandait pourquoi cet homme lui en voulait, parce que ce qu’elle voyait dans ses yeux n’était pas vraiment de l’amour. Plutôt un dégout profond. Elle se laissait faire, presque trop docilement apprivoisée. Elle vivait dans une cage de verre, dans un laboratoire lugubre et malsain. Sa peau se ternissait. Alors un jour alors que les expériences sur son corps affecté son mental, elle  ne voulait plus de ce statut d’esclave et de souris de laboratoire. Elle commença alors déjà haïr ceux qui la prenaient. Les scientifiques et le professeur. Elle voulait sortir. La neko prise d’une crise violente et démente elle se coupa les oreilles. Les scientifiques ne se méfiaient pas de la petite néko blanche. Hinamori pleura dans son sang pendant des heures. Se faisant attacher pour ne plus


Après tout s’enchaina. Tout commença. Les scientifiques qui l’avaient pourtant bien élevé, la voyaient désormais comme une menace. Hinamori avait des excès de violences assez forts. Elle frappait. La neko sombrait de jour en jour. Elle fut lâchement abandonnée par son propre créateur dans une ruelle sombre. Elle n’avait plus ses oreilles de chat. Elle semblait perdue dans cette nouvelle ville. Cette immense ville. John Stark n’avait pas eut le courage de la tuer, il avait préféré la livrer à elle-même. Dans une ville qu’elle ne connaissait pas. Elle acheta de longues vestes pour cacher sa longue queue blanche. Pour paraitre un peu plus ‘normale’ entre les humains qu’elle détestait malgré elle. Hina gagnait sa vie en faisant des tours de magie dans la rue avec son paquet de carte et aussi en volant les passants. Loin d’être honnête, durant les cinq années d’errance qu’elle vécu dans la ville, elle rencontra des gens peu fréquentable. Vivant sa petite vie à l’excès elle ne passa pas à coté de la dérive de la drogue et de l’alcool. L’étrange neko aux cheveux blancs donna aussi son petit corps à des passants contre de l’argent. Aimant la luxure et la douleur son corps fut rapidement couvert de petites cicatrices qui témoignaient de ses désirs masochistes. Elle arrivait à un niveau de débauche très grave. Devenant de plus en plus solitaire et méfiante du monde qui l’entourait, elle n’aimait pas la compagnie des autres. Cependant alors que sa vie rimait avec un immense néant et qu’elle ne comptait même plus les jours tellement elle perdait pieds. Oubliant même parfois de manger. Hina se retrouva dans une sorte de caniveau, proche de la mort ou de je ne sais quel état. Elle ne savait plus d’où elle venait. Presque nue. Les personnes de la fourrière la ramassèrent comme un tas d’ordures. Le matin elle se réveilla dans une cage. Encore. La neko aux cheveux blancs frappa les murs. Elle griffa les parois. Il fallait qu’elle sorte. Elle ne voulait pas retourner dans un trou à rat. Pas encore des expériences qui l’avaient faites souffrir. Un des gardiens de la fourrière passa devant sa cage en lui disant de la fermer. Ici. Une fourrière. L’homme accrocha alors un panonceau devant la cage d’Hina. On pouvait alors y lire.

« Neko mature. Oreilles coupées. Œil gauche avec balafre. Corps couvert de cicatrices. Bonne musculature. Bonne dentition. Origine inconnue. Prix très intéressant avec une laisse offerte en cas d’achat. »