Alizée est née d’un élevage d’hybride calliste à ventre bleu. Elle n’a cependant jamais connu ses « parents ». Dans cet élevage, c’était des « animaux » de reproduction comme il s’en faisait souvent sur Terre, biiiiien des années avant la naissance de la jeune hybride. Bref, bébé Alizée fut confiée à une famille qui souhaitait adopter ce genre d’hybride. La femme humaine qui la prit à sa charge choisit son prénom : Alizée. Un nom plutôt bien représentatif.

On éleva la jeune esclave dans des règles sévères. Chaque bêtise lui valut des conséquences. La dame se disait qu’ainsi, elle apprendrait. Seulement, depuis son plus jeune âge, Alizée a toujours été destinée à faire maintes et maintes gaffes. Résultat, la dame perdait souvent patience. Cependant, son éducation fit effet : Alizée était une esclave presque modèle. Obéissante, soumise, mais pas sans la moindre personnalité. Une esclave jeune, belle, intelligente à ses heures et facile à punir.

Elle avait 12 ans quand on la donna comme cadeau d’anniversaire. Alizée avait enfin sa première véritable maîtresse. La Maîtresse ne devait pas avoir plus de 15 ans. La Maîtresse était adorable. Une belle jeune demoiselle bien éduquée, avec un beau parlé et de magnifiques robes.
La Maîtresse était un être infâme.

Frappée, battue, malmenée, affamée, apeurée. Alizée eut beaucoup de mal à supporter cette période de sa vie. Son seul et unique réconfort, c’était la présence d’un autre esclave dans la maison de la Maîtresse. Alizée l’aimait bien. C’était le seul à être gentil, dans cette demeure. Quand la Maîtresse sortait, il venait lui apporter à manger et à boire. Il avait plus de liberté qu’elle. Pourquoi? Elle ne le sût jamais. Les années de calvaire continuèrent. Alizée faisait toujours de son mieux pour éviter le pire, mais ce n’était jamais suffisant. Elle s’était éprise du bel esclave qui venait apporter un certain réconfort dans son cœur.
Par un beau soir d’été, la Maîtresse était de sortie. Alizée venait tout juste d’avoir 19 ans. Pour fêter cet heureux évènement, son bel ami esclave avait décidé qu’il était temps pour eux d’unir leur amour naissant. Mais… la Maîtresse rentra à la maison plus tôt que prévue. Folle de rage de découvrir les deux hybrides dans les bras l’un de l’autre, la Maîtresse déversa sa colère sur Alizée.

Blanc total.

Alizée ne se souvient plus de cette nuit-là. Elle ne se rappelle que de son réveil, plusieurs jours plus tard, dans un lit de fortune, alors qu’un homme en uniforme de police la secouait vigoureusement. Sa jambe gauche dans une attelle, elle trouva une note à ses côtés. Le dessin d’une colombe et d’une cage ouverte. Elle fut traînée péniblement hors du lit. En sortant de la pièce, elle vit du coin de l’œil une immense flaque de sang imprégnée dans le tapis du salon… et le corps de la Maîtresse. Elle passa des jours au commissariat. On voulait apparemment la faire parler. Lui faire avouer qu’elle avait tué la Maîtresse. Mais elle n’y était pour rien. Elle avait des ecchymoses partout, des lacérations, sa jambe cassée avait été replacée –mais pas remise bien en place-. On ne trouva rien contre elle. C’est dans cet état que les policiers finirent par la remettre à l’animalerie. Il fallut des mois avant de pouvoir la mettre en vente. Et depuis ce genre, elle est toujours dans sa cage, à attendre.